Pleins d’humour mais sereins : les inteprètes
Calmes, posés et imperturbables : c’est ainsi que l’on imagine souvent les interprètes de conférence. Installés dans leurs cabines, ils sont les maîtres discrets de la communication internationale. Mais derrière les micros et les casques se cache un monde de défis, de quiproquos et de moments de pure comédie. Ces petites catastrophes, souvent invisibles pour l’audience, font le sel du métier et prouvent que la machine humaine, même la plus entraînée, est toujours pleine de surprises.
L’humour, un art de l’impossible
Par conséquent, traduire une blague est l’un des plus grands défis. Un orateur américain a un jour raconté une blague dont la chute était basée sur un jeu de mots intraduisible en français. L’interprète a improvisé. Après avoir traduit calmement la blague mot pour mot, il a ajouté, sur un ton neutre : « L’orateur vient de faire une blague, et si j’avais réussi à la traduire, vous auriez ri. » Dans la salle, l’honnêteté de l’interprète a déclenché un rire général, bien plus fort que celui qu’aurait pu provoquer la blague originale.
Le mot-mystère : une affaire de calmar à interpréter
C’est une anecdote classique parmi les interprètes. Un orateur anglais évoquait les « calamari » (calmars frits), mais l’interprète a compris « camera ». Il a donc traduit : « La croissance des importations de caméras est particulièrement remarquable. » Pendant quelques minutes, le discours sur l’industrie alimentaire s’est transformé en un débat sur la technologie. Ce n’est qu’au moment où l’orateur a montré une diapositive de fruits de mer que la cabine a compris son erreur et a fait une correction rapide, provoquant un grand rire général.
Des expressions qui tombent à pic
Les expressions idiomatiques sont une autre source d’amusement. Un orateur français a un jour utilisé l’expression « avoir la pêche » (être en pleine forme). D’ailleurs, l’interprète, face au choix de traduire littéralement (« to have the peach »), a opté pour une explication. La voici : « L’orateur est extrêmement énergique. Il a, comme on dit en français, la pêche ! » Cela a permis au public de découvrir une petite fenêtre sur la culture française.
En conclusion, ces anecdotes prouvent que le travail d’un interprète va au-delà des mots. C’est un exercice d’agilité, de sang-froid et de gestion de l’imprévu. Derrière chaque voix calme se cache un interprète. Et un interprète est un expert prêt à tout pour que la communication soit parfaite, même face à un quiproquo sur des calamars.