Au milieu de la frustration due aux reports puis aux très nombreuses annulations, peu d’initiatives de grands groupes de salons professionnels ou d’agences événementielles internationales de basculer leurs événements en ligne. Et comme on les comprend !
Faut-il transposer online des salons, des festivals de cinéma ?
Difficile de transposer un MIPIM qui se tient habituellement sous le soleil de Cannes, qui s’inscrit dans l’azur des Alpes-Maritimes. Ce paysage qui a tant inspiré les d’artistes de Chagall à Picasso pour ne citer que ces deux-là. Un MIPIM, ce sont quelques 14 à 15 000 participants qui déambulent dans les allées du Palais des Festivals, qui investissent la gare maritime, qui amarrent leurs yachts au Port de Cannes…sans compter le staff qui déploie l’infrastructure. Deux questions se posent.
Première question : est-ce possible de transposer de tels événements ?
De faire l’impasse sur un tel cadre, un tel bouillonnement de présentations, de conférences, de tables rondes, d’interviews, de rencontres formelles ou informelles sur une simple plateforme virtuelle ? Depuis quelques années, REED EXHIBITIONS a bien mis en place une application dédiée aux visiteurs du salon pour booster le networking. Pas certain que tous s’en soient emparés à ce jour alors faire migrer tout ce petit monde en ligne au lieu de serrer des mains, laisser sa carte de visite ou trinquer au champagne…relève de la gageure.
Seconde question : est-ce souhaitable ?
Tient-on vraiment à tenir un événement sans tous les à-côtés qui rendent l’exercice si agréable : le cadre, le climat, l’effervescence, le hasard des rencontres. Cette rencontre due à la chance est peut-être ce qu’il y a de plus difficile à reproduire. A l’heure où les algorithmes triomphent partout, quel paradoxe !
Un autre exemple : le festival de Cannes ? il existe des plateformes qualité broadcast pour diffuser les films et même organiser des doubles ou triples séances quotidiennes pour les heureux détenteurs d’une accréditation. D’ailleurs, les organisateurs du Marché du Film, le plus grand au monde à ce jour, ont sérieusement envisagé de dissocier festival et marché. Il semblerait que ce dernier soit assez facile à organiser en ligne d’ailleurs, pas besoin de montée des marches sur un tapis rouge de plusieurs kilomètres…
Est-ce une erreur de vouloir maintenir le festival de Cannes en présentiel ?
Je n’ai pas la réponse, je ne suis ni Thierry Frémaux ni Pierre Lescure et encore moins le DG de Cannes Plus qui finance cette grande fête du cinéma. Cela dit, je pense humblement que cela vaudrait la peine d’explorer les pistes qui s’offrent à nous grâce à la technologie. Je ne parle pas ici des Skypéro, des zoom birthday parties tellement en vogue par ces temps de confinement. Je veux parler de plateformes qui permettent de diffuser des films, cinando par exemple. On peut également organiser des screenings et collecter les précieuses data sur les pros accrédités. Ces données seront autrement plus précises en ligne qu’en salle, soit dit en passant.
Cela vaut la peine d’explorer ces pistes, d’autant plus que personne ne sait à l’heure qu’il est si le festival pourra se tenir en juillet 2020. Quant au MIPIM, il est reporté à 2021 avec cependant un rendez-vous en amont, courant septembre sur deux jours mais il aura lieu… à Paris. L’organisateur du MIPIM a cependant lancé une initiative intéressante en proposant du 30 mars au 2 avril 2020, une version online de son grand rassemblement annuel des professionnels de l’audiovisuel. J’ose avancer que d’autres initiatives du même style vont éclore ici ou là. Ce lien avec les exposants, les visiteurs, les acheteurs est précieux, il faut à tout prix l’entretenir. Je pense que l’on peut tout à fait le maintenir en ligne, à condition d’embrasser les technologies de visioconférence, de programmation et réservation en ligne, de partage de contenus.
Par ailleurs, il existe des entreprises plus modestes comme celle du Festival Séries Mania qui devait se tenir en mars 2020 et dont les meilleurs moments de l’an dernier et certaines diffusions de séries inédites ont été mises en ligne. Nous ne disposons pas de tous les chiffres mais au premier jour, quelques 1000 visiteurs s’étaient déjà rendus sur cette plateforme improvisée en moins de 5 jours. De solides partenariats avec le film français, un bon travail de fond sur les réseaux sociaux et le relais d’une poignée d’influenceurs experts des séries TV ont fait le reste.
Par conséquent, je pense qu’en cette période d’absolue incertitude quant à la faisabilité des événements—même une fois sortis du confinement—, mieux vaut disposer d’un plan B. Par exemple, demander aux agences événementielles de produire deux recos : l’une en présentiel avec moult applications de networking, d’onboardings, d’enregistrements comme c’est très souvent le cas mais aussi une seconde recommandation. Celle-ci sera full digital pour parer à toute éventualité, y compris une annulation pure et simple de l’événement live.
Par ailleurs, il faut noter qu’il est désormais assez simple de donner une dimension internationale à ces grands événements en les dotant d’interprètes de conférence à distance mais surtout en les associant le plus tôt possible à la création dudit événement. Pour cela, faire appel à un consultant interprète est indiqué et cela vous permettra surtout d’obtenir une solution viable, abordable et qui vous conduire à atteindre vos objectifs en termes de visibilité et de retombées à l’international.
Merci beaucoup pour le commentaire. Je vais regarder sur WordPress comment améliorer la lisibilité ! Les commentaires constructifs nous font toujours progresser 🙂
Très intéressant, j’aimerais la couleur de la police un peu plus foncée pour mieux lire. Sinon, bravo pour cette piste à explorer.